Intervention le 14 décembre 2016 au sujet du nouveau schéma de développement économique, d’internationalisation et d’innovation de la Région.
Madame la Présidente, Monsieur le Vice-président,
Je vous remercie pour la présentation de ce schéma. Il est essentiel car il a acquis depuis la loi NOTRE un caractère normatif dans notre région.
Vous définissez comme priorité absolue la recherche d’investisseurs étrangers. Nous savons que la région est aujourd’hui loin d’être le seul acteur sur cette question, et nous notons les questions posées par le CESER : nouveaux investissements ou simples rachats d’activités existantes ? Y aura-t-il réellement création de valeur économique, sociale et environnementale ?
Je poursuis — pour nous, il est essentiel, bien sûr de renforcer le rayonnement de notre région, mais surtout de miser sur ses atouts et ses forces endogènes, présentes ici, et de nous tourner vers l’avenir.
Nous tourner vers l’avenir, c’est investir sur l’économie verte, sur l’économie circulaire, ainsi que sur l’économie de la ressource. Le succès des sociétés au 21 siècle dépendra de leur capacité à faire plus avec moins, de leur capacité à produire dans des conditions toujours plus économes en matière et en énergie, et nous le pensons aussi, toujours plus respectueuses de l’humain.
Or au lieu de faire de cela la pièce centrale de votre schéma, vous avez choisi les vieilles recettes. Nous sommes déjà une région très attractive pour l’investissement étranger et nous sommes persuadés qu’il y a dans le projet de faire de notre région la première région verte d’Europe une vocation économique, industrielle, économique et sociale beaucoup plus parlante.
Nous avons détaillé nos propositions dans une contribution au débat de notre conseil. Nous évoquons l’économie circulaire, dont j’ai déjà parlé, mais aussi de nouveaux secteurs comme l’économie du génie écologique. Ce matin Mme Bertella Geoffroy a évoqué les filières d’avenir autour de la qualité de l’air intérieur.
Nous faisons aussi de l’économie sociale et solidaire, tout comme de la formation professionnelle, des priorités fortes. Nous choisissons aussi de poursuivre une approche coopérative avec nos régions voisines et au-delà, parce que nous pensons que la planification économique régionale, fût-elle simplement stratége, se construit au-delà de Provins ou de Rambouillet. A ce titre, une véritable stratégie européenne économique de notre région est un axe essentiel de développement pour l’avenir. Oui notre région a son rôle à jouer dans le monde ; quel sera son rôle en Europe, ses relations aux infrastructures portuaires, routières, et aux autres grandes régions industrielles, tertiaires, financières, agricoles, ou naturelles de notre continent ?
Nous pensons aussi qu’il faut d’une part mettre en cohérence l’action des différents échelons territoriaux et nous aurions aimé que la concertation soit approfondie au niveau non des seuls départements mais des bassins d’emploi dont la carte a été récemment votée. Nous souhaitons que les politiques de développement économique soient dans une certaine mesure différenciée selon les potentialités des territoires.
En matière de cohérence aussi, nous émettons le souhait que les politiques de développement touristiques ainsi que les politiques centrées autour du CREFOP et de la formation professionnelles soient mises en cohérence. De ce point de vue les calendriers ne sont pas synchronisés et c’est sans doute dommage. Souhaitons que nous tenions compte du caractère souvent volatile du tourisme pour en faire un levier commercial et économique au service d’activités durables et pas seulement un palliatif de nos faiblesses industrielles. J’en profite pour souhaiter qu’on aligne les procédures pour candidater à PM’UP et au Fonds régional de développement touristique, je pense que c’est un souhait partagé sur tous les bancs.
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Explication de vote
Mes chers collègues,
Malgré le travail réalisé par votre majorité et par les services pour élaborer le schéma nous sommes obligés de constater nos divergences.
Vous comprendrez que nous défendons une approche différente, avec des priorités différentes. Nous avons publié nos propositions en la matière.
Il ne nous reste plus aujourd’hui qu’à en prendre acte en espérant que nos propositions pourront tout de même influer sur votre action dans ce mandat. En attendant nous voterons contre ce schéma. Nous aurons l’occasion de poursuivre nos échanges en commission et en séance plénière comme au CREFOP sur les priorités importantes pour notre région.
Un dernier mot sur la pollution de l’air. Il est vrai que le cadre de vie est un élément déterminant de l’attractivité, du rayonnement d’une région et d’une ville. A cet égard, nous avons renforcé le rayonnement de la Ville de Paris et de la Région en ouvrant les voies sur berges aux Franciliens. C’est une mesure populaire. Il n’y a pas de grand parc dans le centre de Paris. C’est la possibilité de faire une pause avec son casse-croûte acheté à quelques euros dans le commerce au lieu d’un café ou d’un repas bien plus cher au café Marly. Je vous parie même que l’ouverture des voies sur berges va doper l’activité économique et commerciale et qu’elle renforcera l’attrait de la vie dans notre région. Pour New York, Central Park est un argument — eh bien nous aurons les voies sur berge en plus. Quant aux propos de M. le Vice-président Chartier je l’invite à visiter les chiffres qui n’indiquent pas d’augmentation de la pollution. Je cite AIRPARIF : « Les niveaux mensuels présentés ne montrent aucune tendance claire imputable à la seule fermeture des
voies sur berges. » En revanche la route appelle la route et le partage de la voirie à Paris a encore de beaux progrès à faire.