Texte de l’intervention orale en plénière du conseil régional, le 16 décembre 2020, sur le volet développement économique du budget de la Région Ile de France. Il est notamment question d’aide aux entreprises et de soutien aux entreprises en difficulté, de green new deal.
Madame la Présidente, Monsieur / Madame la Vice-président, chers collègues,
Votre budget de développement économique est cohérent avec la politique poursuivie depuis le début du mandat, et telle que dessinée par le SRDEII.
Notons quelques points qui paraissent positifs :
- La consommation des crédits Innov’up ;
- L’augmentation sur l’année des crédits d’aides bénéficiant à l’ESS de 2M€, après avoir largement détricoté les dispositifs mis en place sous le mandat précédent.
Cependant nous constatons que le budget du développement économique et de l’innovation est en baisse globale depuis le début du mandat : -36% en investissement, -22% en fonctionnement. Et ce alors que les taux d’exécution sont très faibles :
- La ligne qui regroupe désormais les pôles de compétitivité et les grands projets de recherche s’effondre totalement (21% consommé !) :
- On note 52% sur TP’up, 0% sur Back’up.
Sur ce point, alors que nous exécutons 0% de l’aide sur Back’up, la Région Hauts de France a lancé un fonds appelé Hauts de France prévention, doté de 20 millions d’euros et permettant une avance remboursable de 50 à 300 000 euros pour une entreprise en difficulté. Dans la métropole du Grand Lille, 70 entreprises sur 80 ont été sauvées grâce à ce CCI Prévention qui a préfiguré ce dispositif. L’Ile de France a la chance de bénéficier d’une économie dynamique mais notons qu’ici aussi des entreprises ont besoin de soutien et qu’aider des entreprises existantes présente un intérêt au moins égal au culte de la startup. A contrario, ici en Ile de France, nous déclenchons de fortes aides : 1M€ pour SAFRAN, 600 000€ pour Airliquide…
Mais voici le point où nous constatons la plus grande difficulté : quelle est la priorité politique de votre mandat sur le plan économique ? A quoi doit-elle d’abord servir ? L’éparpillement est très fort, illustré de la meilleure manière dans la smart plateforme dont on ne mesure pas encore l’impact ou le caractère opérationnel malgré un coût de 4 millions d’euros.
Nous pensons qu’il est temps, au lendemain de la COP 25, d’aller beaucoup, beaucoup plus loin dans la transition écologique francilienne. Vous avez annoncé un fort dispositif d’investissement dans la transition écologique sur plusieurs années. Voici la première occasion de bouger : le budget 2020. Sur ce point, on ne voit pas le changement stratégique dans le pilotage économique de la région. Pourquoi, au lieu de multiplier les priorités, ne dites-vous que c’est LA priorité ? Pourquoi ne pas flécher les crédits d’aide aux entreprises, d’innovation, en gros tout notre appareil de développement économique vers la transition écologique et l’économie neutre en carbone tout de suite ??? C’est cela qu’on attend de nous : changer de modèle économique, ce pour quoi l’Ile de France en tant que métropole majeure en Europe a un rôle tout particulier et la région en tant que collectivité une responsabilité politique essentielle.